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Le 31 mai 2019 j’ai pu interviewer Karim Bennis, Co-fondateur avec Mohamed Lahkim et Mpongo Angandade de TYC : une startup créant des chabots qui révolutionnent notre communication avec la politique et le secteur publique.

Cofondateurs de TYC Karim Bennis (à droite ) et Mohamed Lahkim (à gauche)

1.Quel est le concept de votre Startup ?

TYC est une Civic tech, les technologies au service des citoyens.On développe des outils de démocratie participative qui permettent à des élus, des collectivités et des acteurs de la vie politique, de communiquer avec un grand nombre de citoyens, tout ça de manière personnalisé et ciblé.

2. Comment avez-vous eu l’idée de TYC ?

A la base, l’idée provient du débat citoyen car avec Mohamed on aimait débattre avec d’autres personnes sur tout type de sujet. Avoir une interface qui permet de faire ça aurait été pratique.On s’est vite dit que ce serait bien d’avoir un impact social. Ce qui est bénéfique c’est les solutions qui ressortent du débat qu’on peut à la suite apporter aux décideurs. On peut ici le faire directement avec les politiques car ils recherchent l’opinion citoyenne.

3. Comment cela fonctionne ?

Cela fonctionne sous forme d’un chabot qu’on lance sur leurs pages Facebook, Twitter ou encore leur site web. On automatise une bonne partie du contenu et derrière, met à disposition une plateforme qui permet de recueillir les données et de les traiter à partir des conversations. En fonction des résultats, cela permet aux politiciens de coconstruire leurs programmes.

4. Quelle est la signification du nom de votre entreprise ?

TYC est un acronyme qui signifie « The Yellow cat » c’est un nom dynamique, ça rime avec politique, mais aussi avec « to tick » valider quelque chose en anglais. On peut aussi faire le lien avec les « TIC » technologies de l’information et de la communication et le ministère du même nom.

5. Avez-vous eu des difficultés pour fonder votre Startup ?

Comme tout le monde, il y a eu des difficultés en tout genre, matérielles parce qu’il fallait trouver des ressources financières. Structurelles, on avait 20 ans quand on s’est lancé on était et on est toujours étudiants, on a donc eu aucune vraie méthodologie. Mais aussi, des difficultés dans le sens où il y a un monde immense entre l’idée de départ et la réalisation.

Je pense qu’arriver à monter son entreprise, c’est déjà parcourir un grand chemin.

6. Comment avez-vous surmonté ces dernières ?

Je dirais, qu’il ne faut jamais se lancer seul, se lancer à plusieurs permet d’avoir un garde-fou et de modérer ses idées.

Je conseillerais aussi de faire une formation en entrepreneuriat. Nous, on a fait par exemple « les entrepreneuriales », une initiative de l’Etat totalement gratuite. On peut y accéder en étant juste porteur d’une idée.Réaliser des formations qui sensibilisent à l’entrepreneuriat, ça aide à entraîner le passage de l’idée à un vrai business model.

On a tissé un réseau et on est aussi parti à la recherche de compétences que l’on n’avait pas à notre disposition, ici les affaires publiques et le développement web. Des personnes nous ont alors apporté ces compétences puis on est allé voir des clients avec des maquettes et une démonstration fonctionnelle.Quand on a vu que le projet plaisait, nous avons demandé un prêt d’amorçage à la banque. Enfin, les subventions et les concours aident aussi pour le financement.

7. Avez-vous été inspiré par d’autres entreprises ou entrepreneurs ? Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir entrepreneur ?

Ce sont mes parents, car ils étaient tous les deux entrepreneurs, j’ai un peu la fibre (rire).

En grandissant, j’ai pu voir les avantages d’être indépendant et ça m’a donné envie. Après, quand on est étudiant, c’est la meilleure période pour se lancer parce qu’on ne perd rien.Sois, tu gagnes de l’expérience, valorisante pour la recherche d’emploi soit au mieux une entreprise qui marche. C’est toujours une bonne idée.

Je pense qu’il faut aussi passer par des premières expériences, faire des erreurs, ce n’est pas un tort puisqu’on apprend de cette façon. Les personnes sont assez bienveillantes quand on voit que tu es jeune et que tu commences tout juste, il ne faut pas avoir d’appréhensions.

8. Quel est le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

Le meilleur conseil ce serait d’avoir des clients, pas nécessairement le meilleur produit.

Il y a une phrase qui m’a pas mal plu « Si vous n’aviez pas honte de votre premier produit, c’est que vous l’avez lancé trop tard » (ndlr Reid Hoffman cofondateur de LinkedIn)C’est qu’il faut se lancer et acquérir la confiance du marché avec les premiers clients. Avec TYC, on a pivoté deux, trois fois avant de trouver l’idée actuelle. Je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de changer d’idée et de remettre en question ses choix.

9. Souhaitez-vous recruter dans les prochains mois ?

Oui forcément, une startup qui ne recrute pas, c’est une startup qui ne grossit pas. C’est assez dichotomique : si vous êtes deux, trois, quatre au début et que ça ne décolle pas, les gens vont commencer à se lasser et partir un par un. Sinon, tu n’es pas vraiment une startup (portée sur une innovation) et dans ce cas-là tu te transformes en PME et c’est très bien. Enfin ça peut aussi être hyper scalable, tout marche bien avec une grosse croissance, tu recrutes une à deux personnes par mois parce qu’il y a un réel besoin.

10. Quels sont vos prochains challenges ?

Continuer à avoir des clients dans les différentes branches que l’on vise : des candidats, des députés, des partis.Stabiliser le business c’est-à-dire gagner autant que tu ne dépenses, être rentable. Après, Il y a 1000 objectifs à la fois et ils sont tous liés. On a beau faire des business plans sur deux, trois ans, ce qui compte, c’est le court terme. Il faut avoir des objectifs simples et ne pas s’aveugler.

Une startup c’est une petite structure, il ne faut pas se donner les ambitions d’un grand groupe. Je verrais ça comme une grande montagne, il faut passer les étapes et ne pas vouloir gravir la montagne trop vite. Chacun à des objectifs différents, il n’existe pas de règles générales.

11. Où vous voyez vous TYC dans 5 ans ?

Dans 5 ans, vague question, comme dit précédemment, c’est un plan en dichotomie : soit l’idée marche et l’on peut être confiant et dans ce cas, on est engagé sereinement, soit il y a besoin de changer quelque chose.

Quand j’aurai fini mes études, et qu’une opportunité de stabilité s’offrira à moi si je ne me paye pas encore avec ma société je prendrais des décisions concernant TYC et me lancerait surement dans d’autres projets, dans le cas où ça marche je pourrais me rémunérer et la société se développera avec le temps.

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